Section de câble télégraphique sous-marin Rattier-Menier 1895
LES ÉTABLISSEMENTS MENIER
Fabrication du caoutchouc et des câbles électriques
La fabrication du caoutchouc et de la gutta-percha dans l'usine de Grenelle datent des années 1860. De par son mariage, Émile Justin Menier accède à un environnement industriel qui ne peut qu'attirer sa curiosité et aiguiser son appétit d'extension. Le monde de la chimie est en ébullition, le caoutchouc associé à la vulcanisation démontre des propriétés encore inconnues susceptibles de créer une industrie nouvelle. La matière première ne manque pas chez les Menier : les terres américaines fournissent l'hévéa et la belle famille GÉRARD, le savoir-faire par l'intermédiaire des l'entreprise AUBERT & GÉRARD.
HISTORIQUE
En 1850, MM. Aubert et Gérard s'associent pour le commerce du caoutchouc. Peu de temps après, M. Garnier devient leur commanditaire. Puis, le 29 mars 4860, M. Garnier se retire, et MM. Aubert et Gérard continuent seuls sous la raison Alexandre Aubert et Gérard. En 1856, en dehors de ses droits dans la société française avec MM.Aubert et Gérard, M. Garnier fonde en Allemagne avec Albert et Louis Cohen, une autre société pour la fabrication du caoutchouc
Le 22 avril 1859, une nouvelle société prend la suite de celle-ci. Elle se fonde entre MM. Albert et Louis Cohen, MM. Aubert et Gérard et M. Menier; ce dernier comme commanditaire pour 800.000 francs. Le 19 novembre 1860, un M. Vaillant, commis principal et factotum de M. Aubert, succède à M. Louis Cohen. En 1864, M. Albert Cohen est remplacé par un M. Julius Blanke. Au mois de juillet 1864, une nouvelle société prend la suite des affaires de celle créée le 22 avril 1859. Elle est formée entre MM. Julius Blauke et Vaillant, associés en nom collectif, MM. Aubert et Gérard, M. Menier, M. Anatole Gérard, madame veuve Gérard, M. Lapierre et M. Badon Pascal, commanditaires de 800,000 francs dans certaines proportions.
Enfin, dans la même année, les établissements de France et d'Allemagne sont fusionnés. Le 13 décembre, une seule société, pour leur exploitation, est formée entre Aubert et Gérard, associés en nom collectif, d'une part, M. Menier, M. Anatole Gérard et madame veuve Gérard, d'autre part, commanditaires pour 2.500.000 francs.
Telles sont donc les phases de ces deux affaires qui ont fini par réunir et confondre tous leurs éléments. Mais, en dehors des commandites, M. Menier avait, dans le cours de toutes ces mutations, rendu des services considérables à MM. Aubert et Gérard et sur leurs pressantes sollicitations. Ainsi, il débute le 26 mars 1859, par cautionner MM. Albert et Louis Cohen, jusqu'à concurrence de 375.458 francs. En 1860, il cautionne une indemnité de 400,000 francs à M. Louis Cohen. A partir de l'année 1862, M. Menier paye, tous les semestres, les termes d'une créance hypothécaire de 409,000 thalers (408,150 francs) en principal due à M. Kraun, représentant de la banque de Hanovre.
Le 30 mars 1859, il fait à MM. Albert et Louis Cohen une ouverture de crédit de 200.000 francs en acceptations payées par lui aux échéances. Le 11 décembre 1860, il rend un service de même nature pour 150.000 francs. En février 1862, un autre de même nature pour 450.000 francs. Au mois d'avril 1863, la banque de Brunswick ouvre un crédit de 500.000 francs sous le cautionnement de M. Menier. Ce crédit s'est élevé à 1.442.166 francs et a été remboursé par M. Menier. Au mois de juillet 1863, il cède à la banque de Hanovre la priorité de son rang hypothécaire sur les usines de Harbourg, et postérieurement il paye le solde de l'ouverture de crédit ouvert par cette banque.
Les 28 et 29 avril 1864, il devient acquéreur desdites usines, à la charge d'acquitter les créances hypothécaires. En outre, d'autres remises d'espèces et négociations de valeurs sont faites par M Menier à MM. Aubert et Gérard. En 1867, M Menier n'avait pu arracher de MM. Aubert et Gérard, ni comptes, ni argent ni loyers pour la fabrique même de Harbourg dont M. Menier, avait été forcé de se rendre propriétaire, loyers que MM. Aubert et Gérard s'étaient formellement engagés à payer à chaque-terme, suivant l'usage pays; il n'était dressé aucun inventaire des opérations sociales et les commanditaires n'avaient jamais été convoqués depuis la constitution de la Société.
Après avoir fait constater cette situation plus qu'anormale, il assigne MM. Aubert et Gérard, et par jugement du 26 mars 1868, le tribunal de commerce de la Seine prononce la dissolution et nomme un liquidateur. MM. Aubert et Gérard interjettent appel. M. Menier suit l'exécution provisoire, puis, le 19 janvier 1867, il intervient une convention aux termes de laquelle MM. Aubert et Gérard s'obligent à payer à M. Menier en principal, intérêts et frais toutes les sommes qu'il a versées dans les affaires précédemment citées. Par suite de cette transaction, tout l'actif reste entre leurs mains, et MM. Aubert et Gérard en abusent pour se lancer dans des affaires plus qu'aléatoires.
Le 28 février 1870, M. Menier, encore abusé sur la situation et continuant à ne rien recevoir, accepte la proposition de MM. Aubert et Gérard, consistant à soumettre à des arbitres l'apurement de leurs comptes et la solution de toutes les difficultés s'y rattachant. Maître Teulet, avocat à la Cour, Maître Cesselin, avoué près le tribunal, et M. Rousseau, expert-comptable et arbitre-rapporteur au tribunal de commerce, sont choisis pour " arbitres-amiables-compositeurs ".N'ayant pu amener une transaction, et le compromis prêt d'expirer, ces arbitres ont, le 15 février 1870, déposé leur sentence. M. Aubert a formé opposition à cette sentence le 6 décembre 1872. Et M. Gérard le 13 janvier 1873.
PROCÈS ET CONTENTIEUX
MM. Aubert et Gérard se sont associés pour faire commerce du caoutchouc en 1850. Ils étaient alors sans ressources. En 1858, lorsqu'ils se trouvent dans l'embarras, ils sollicitent M. Menier, leur ami, de leur rendre un service; il y consent et les cautionne pour une somme importante envers MM. Garnier et Clostre. M. Menier est obligé de payer les sommes cautionnées. Il continue ensuite à rendre des services à MM. Aubert et Gérard. Puis, il devient leur commanditaire. Ceux-ci abusent de son amitié et de sa confiance; ils ne cessent de le tromper à l'aide de manoeuvres frauduleuses et même de faux. Ils ont pour guide et pour instrument un homme d'affaires véreux, habile, tortueux, machiavélique, M. Leroy.
II capte M. Menier. Il est chargé pour lui de suivre un procès de chantage fort désagréable (affaire Tremplier). Il exploite ce procès avec une habileté infernale; il le complique; il l'embrouille; il empêche les transactions; il s'ingénie par tous les moyens à le faire traîner en longueur, et pendant tout ce temps, il leurre M. Menier avec l'affaire Aubert et Gérard; il le nourrit d'illusions et de mensonges, lui extorque toujours des sommes importantes; il endort sa vigilance et l'empêche d'exercer ses droits vis-à-vis de ses débiteurs et ses commandités.
MM Aubert et Gérard inspirent, excitent ces manoeuvres et ils en profitent. Ils poussent même les choses jusqu'à l'infamie : M. Leroy, conseil de M Émile Justin Menier, largement rémunéré par lui, et de plus, son obligé, avait, dans l'intimité des démêlés de famille. Il trahit ces secrets, et va, avec M. Aubert, les révéler aux adversaires de M. Menier dans le procès Tremplier, et leur remet des documents volés
.
Ils ont intérêt à déconsidéré l'homme dont ils serrent la main tous les jours, dont la caisse est toujours ouverte pour les obliger, mais avec lequel ils savent qu'il est impossible de n'avoir pas un jour des difficultés sérieuses. Aussi, à un moment donné, M. Menier, fatigué de donner de l'argent, demande des renseignements et des justifications sur la situation de la Société; tous les moyens dilatoires sont mis en oeuvre, et les calomnies, jusque-là occultes, souterraines, se produisent au grand jour.
M. Menier, disent-ils, agit pour s'emparer de l'affaire, parce qu'elle est prospère. MM. Aubert et Gérard ont fait sa fortune en l'aidant dans une circulation écrasante, qui les a obérés! MM. Aubert et Gérard l'ont, trompé et abusé pendant plus, de dix années. Avec des capitaux énormes, du crédit, une industrie prospère qui en d'autres mains, devait être l'instrument d'une grande fortune, ils arrivent à la ruine. Et lorsque que M.Menier s'aperçoit enfin que tout cela est dû a l'impéritie, au désordre, à l'incurie; que, sans soupçonner la fraude, on appréhende cependant une catastrophe, MM. Aubert et Gérard se jettent dans les aventures, ils jouent avec les affaires les plus scabreuses; ils gaspillent les fonds qui ne leur appartiennent pas, jusqu'à ce que, la vérité se faisant jour, ils soient, dans la nécessité d'abdiquer.
Alors, ils implorent M. Menier et ils le sollicitent en "pleurant"
de les sauver du déshonneur. Mais, dès qu'ils ont recueilli les résultats
de la mansuétude de M. Menier, c'est-à-dire, dès qu'ils sont parvenus à
éviter la faillite avec le cortège qu'elle traînait pour eux, en raison
du déficit, du désordre des écritures, des faux, des dépenses excessives,
des moyens ruineux employés pour soutenir l'agonie, puis à faire payer par
le gendre, les amis les plus intimes, les calomnies reprennent leur cours,
et le procès commence.
En résumé, MM. Aubert et Gérard n'avaient rien; ils ont, pendant plus de
dix ans, vécu avec plus de 50.000 francs par an; ils ont doté leurs enfants,
acquis des propriétés; ils ont, par une série de manoeuvres frauduleuses,
entraîné M. Menier à une perte de plusieurs millions, et ils se posent en
victimes, ils sont spoliés.
Notes personnelles Menier 1878
En 1872, l'usine Menier au bord de seine près de la ligne du pont d'Alma aux Moulineaux est détruite par un incendie et reconstruite de telle manière que Julien Turgan en 1878 pouvait écrire dans son tour de France des usines françaises à la pointe du progrès, ceci : " L'usine de Grenelle est essentiellement moderne, où tout est nouveau, où tout est imprévu, intéressant, où le progrès est en quelque sorte quotidien". D'autres revues précisent que l'outillage est de fabrication Menier ; sans mot dire, on revendique pleinement l'appartenance de l'usine de Grenelle au patrimoine national. La guerre est encore présente dan bien des esprits ; il fallait éviter toute ambiguïté sur l'origine des lieux.
L'établissement livre au commerce toutes les pièces de caoutchouc nécessaires aux divers usages industriels, joints, rondelles, tuyaux d'arrosage, pour les chemins de fer, tampons de choc, rondelles de suspension, durites, etc. Mais les grandes spécialités de l'usine de Grenelle sont les courroies de transmission, la fabrication de l'ébonite, ou caoutchouc durci, et enfin les fils conducteurs de sonnerie et câbles sous-marins à partir de 1873. La maison Menier fabrique pour la ville de Paris et en 1879 pour d'autres villes françaises les câbles pour la téléphonie souterraine. En 1877, le câblier l'Ampère pose entre le Havre et Honfleur le premier câble de fabrication nationale sorti des Établissements Menier, d'un diamètre de 55 mm, son poids est de 10 tonnes au kilomètre il est capable de résiter sans se briser à un effort de 40 tonnesDu câble à l'ampoule, il n'y pas grand chemin, les Menier s'intéressent également à la production d"énergie. En 1875 étaient installées 14 machines Gramme à Noisiel et à Grenelle. L'Exposition universelle de 1878 couronne Menier de deux médailles d'or pour le caoutchouc et la gutta-percha, la seconde pour les câbles électriques. A cette même exposition, l'autre grand fabricant de câbles éléctriques, Rattier, se fait remarquer En 1881, après l'Exposition d'électricité, Henri Menier reçoit la croix de la Légion d'Honneur.
La fabrique de Grenelle possède un atelier principal pour le caoutchouc ressemblant à un hall de plus de 1200 m², à mi hauteur, le long de ses murs, une galerie à jour d'environ 3 mètres de large. Une ligne de colonnes de fonte, élevée au centre dans le sens de la longueur, porte l'arbre de transmission des poulies. Un canal parallèle et médian conduit la vapeur partout où elle est nécessaire, car il est indispensable pour toutes les opérations que doit subir le caoutchouc, d'avoir à sa portée les moyens de se procurer la température voulue.
Le caoutchouc provient du Brésil, de Madagascar, des Indes, de Bornéo. Le Valle-Menier fondé au Nicaragua par Émile Justin Menier, fournit également une grande part des exportations. Le produit de l'hévéa arrive sous forme de grosses poires, celles-ci sont ouvertes et placées dans des sacs remplis d'eau chaude où elles se ramollissent de manière à faciliter les opérations ultérieures. Placées ensuite sous un laminoir formé de deux cylindres animés de vitesses inégales et arrosés d'un courant d'eau, elles sont arrachées, déchiquetées et débarrassées de toutes les matières terreuses qu'elles contiennent. Un second passage dans le déchiqueteur rend la gomme assez propre et assez ductile pour qu'elle puisse déjà, par son adhérence, former une guipure grossière.
On réitère l'opération jusqu'à ce que cette guipure soit transformée en feuille pleine à la surface rugueuse que l'on transporte dans un vaste séchoir, où elle se débarrasse complètement des eaux de lavage. C'est à ce moment que le caoutchouc, bien sec, est mélangé avec le soufre nécessaire à la vulcanisation ainsi qu'avec les différents corps qui en se mélangeant, doivent lui communiquer certaines propriétés, selon les usages auxquels on le destine. Chaque ouvrier travaille une masse de 20 Kgs et procède à son homogénéisation. Cette masse doit être parfaitement homogène dans toutes ses parties. La vulcanisation est découverte en 1842 par l'américain Gooyear et quelques temps après, par l'anglais Hancock. C'est la combinaison du soufre et du caoutchouc portés à la température de 170 degrés qui modifie profondément les propriétés du caoutchouc. Chimiquement pure, la résine de l'hévéa est blanche et solide à la température ordinaire, elle possède une grande élasticité qu'elle perd si on la refroidit à zéro degré, elle se ramollit à 50 degrés et les morceaux fraîchement coupés se soudent alors à eux-mêmes très facilement.
Fabrique de Caoutchouc
Harburg-Wien
Menier- JN Reithoffer
Combiné au soufre, le caoutchouc devient tenace et élastique, il ne durcit plus au froid et ne se ramollit plus à la chaleur, il conserve son élasticité jusqu'à 180 degrés sous zéro, il ne se soude pas à lui-même, il est insoluble dans tous les solvants connus, on comprend alors l'avenir d'un tel produit sur les multiples applications de la vie de tous les jours mais aussi militaires et industrielles. La vulcanisation poussée à l'excès donne l'ébonite ou caoutchouc durci. Ses qualités en font un isolant adopté presque exclusivement pour les pièces isolantes des appareils électriques.
Autre application, les courroies dont la réalisation par l'usine Menier est la grande spécialité. Vulcanisées par chaleur humide, elles conservaient des traces d'humidité rendant le produit peu stable et une durée de vie médiocre. Le procédé employé à l'usine Menier est celui de la vulcanisation par chaleur sèche ; on obtient alors des courroies parfaitement homogènes fabriquées au moyen d'une toile très solide, d'un tissu particulier que l'on enduit très fortement de caoutchouc sur les deux faces à l'aide d'une machine rotative. Caoutchouc et toile ont ainsi remplacé les traditionnelles courroies de cuir.
Pour l'Exposition universelle de 1878 Menier avait, pour le compte de MM. Geneste et Herscher, fourni toutes les courroies des appareils de ventilation de la salle des fêtes du trocadéro, disposées dans les caves en zone humide elles ne demandèrent aucune intervention particulière.
La fabrication des conducteurs et des câbles électriques est de beaucoup la partie la plus importante de l'usine de Grenelle. La fabrication en est complexe et délicate. Le fil métallique en cuivre passe dans un bain à base de résine destiné à faire adhérer la gaine de gutta-percha rendue demi fluide par la chaleur. Cette pâte est alors comprimée dans des filières de nickel d'où elle s"échappe en recouvrant le fil de cuivre qui passe exactement dans l'axe. Pour éviter toute déformation, on plonge le fil dans un bac d'eau froide et enroulé sur des tambours ou dévidoirs.
Exploitation
Générale de Caoutchouc ancienne Maison Menier
C'est alors que le fil passe des mains de l'ouvrier dans celles du technicien qui le soumet aux premières épreuves électriques pour s'assurer qu'il est parfaitement isolé et qu'il ne se produit aucune déperdition de fluide dans toute sa longueur. Cette vérification toute scientifique est renouvelée jusqu'à cinq fois sur le même conducteur. Ce n'est qu'après que les conducteurs sont employés à la confection des câbles. On les enrubanne alors de trois couches protectrices de coton tanné enduites de goudron en un matelas de chanvre intermédiaire. Après chaque opération, les conducteurs sont renvoyés au laboratoire pour être soumis à de nouvelles épreuves électriques. Enfin, les faisceaux de fils sont recouverts d'une armature qui diffère suivant l'usage auquel on les destine.
Les câbles souterrains sont formés d'une enveloppe de plomb ou de fonte revêtue d'une épaisse couche de bitume afin de résister aux coups de pioche. Les câbles fluviaux et sous-marins sont recouverts d'un guipage de gros fils de fer réunis par torons de trois ou quatre fils. Pour les câbles affectés à la télégraphie aérienne, à la téléphonie et à l'éclairage électrique, l'enveloppe isolante des fils n'est plus en gutta-percha mais en caoutchouc.
Enfin, le laboratoire des essais possède une pile de 300 éléments Callaud, plusieurs galvanomètres à miroir du système W. Thomson, des condensateurs et des caisses de résistances de la plus grande précision. L'usine compte également 6 machines à vapeurs d'une force totale de 1.000 chevaux. Plus de 500 ouvriers hommes et femmes sont employés dans la manufacture qui traite en 1891 et par an 200.000 KG de caoutchouc brut
NAISSANCE DE LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DES TÉLÉPHONES
A partir des années 1890, le caoutchouc est entré dans la vie quotidienne, les entreprises doivent s'adapter aux demandes de plus en plus nombreuses et diverses, elles perfectionnent leur matériel pour proposer des produits de plus en plus attractifs. Mais cette rentabilité entraînent une surproduction des sociétés caoutchoutières de plus en plus nombreuses. Des rapprochements par fusion vont s'opérer.
Création de la société industrielle des téléphones en 1893 avec l'absorption de RATTIER située à Bezons depuis 1863, de la société générale des téléphones et de l'usine Menier de Grenelle, le capital est de 18 millions de Francs et 18 brevets, Henri Menier en est l'admnistrateur. La société possède également un câblier, le François Arago d'une valeur d'un million et demi de Francs. Pour mémoire, la société générale des téléphones était en 1880 la fusion de la Compagnie des Téléphones : Système Gower, et la Société Française des Téléphones : Système Edison.
SCANDALE politico-financier
dans lequel Gaston Menier n'est pas exempt de toute participation.
Sous le titre "Les deux millions" le journal "Le Briard",
le 27 juillet 1895 rapporte les faits : Gaston Menier est accusé d'avoir
couvert de sa protection la candidature de Charles Prevert lors des
élections sénatoriales de 1894. Nouvelle fabrication pneumatique En 1894 la présence d'un pneu de fabrication Menier est observée sur les vélodromes parisiens, le pneu possède des qualités de légèreté et de démontage remarquablement facile. La fixation sur la jante fait l'objet du brevet ci-dessous qui sera daté de 1899. Probablement une amélioration du système par l'entreprise de Wien Harburg, anciennement Menier.
Les patins caoutchouc-fer MENIER Ce patin dure cinq fois plus qu'une semelle en cuir, l'expérience qui en a été faite par de véritables marcheurs le prouve; en effet, nous avons des attestations données par ces derniers, qui ont porté pendant 10 mois la même chaussure, sans user complètement leur patin.
|
|
![]() |
Société
Industrielle des Téléphones
Rattier-Menier PARIS |
Coupe
du câble.
Au centre le "mono brin" de forte section entouré de ses 12 fils de cuivre. Protégeant l'ensemble, plusieurs couches de gutta-percha. |
![]() |
![]() |
Un
conducteur central en cuivre de 2,5 mm² sous 12 conducteurs également
en cuivre de 0.6 mm² torsadés. L'ensemble est isolé
par de la gutta-percha et forme l'âme du câble, la partie
conductrice diffusant le signal.
L'âme est protégée par une enveloppe de chanvre qui devait être imbibée de poix, de goudron, d'huile ou de suif. |
15
Brins d'acier disposés en hélice pour la protection mécanique
et servant de tenseurs
|
![]() |
![]() |
L'ensemble
est recouvert de gutta-percha
|